Les mémoires plurielles de la Révolution française

 


Alice Gérard, La Révolution française, mythes et interprétations, 1789-1970, Paris : Flammarion, 1970.


Rabeau Saint-Étienne : « une opinion… se fortifie par la contradiction et se propage par les passions. » (11)

L'auteur nous montre l'histoire des débats et conflits autour de l'histoire de la révolution française, car celle-ci est un enjeu politique.

Ainsi très tôt est apparu le conflit autour des révolutions, 1789 et 1793 qui accompagne l'historiographie du 19e siècle.

Cette dernière s'appuie en partie sur la tradition orale (Michelet, Lamartine).

À partir de 1880 « c'est l'école primaire qui devient obligatoirement, le lieu par excellence de transmission du souvenir révolutionnaire. » (66)

Voir aussi avec Jaurès commence ou plutôt continue une tradition de pédagogie révolutionnaire ; influence chez les intellectuels comme pour Romain Roland qui voulait dans son théâtre de la révolution « rallumer l'héroïsme et la foi de la nation aux flammes de l'épopée républicaine… » (cité p. 76)

La révolution française est vue à travers une grille du présent. On y met les enjeux du moment : république par rapport à royauté, positivisme, révolution russe et autre, mouvement ouvrier français.

Bref historiographie apparaît comme le reflet d'enjeux sociaux présents.

Ainsi l'auteur prend l'exemple de Robespierre comme symbole de controverses :

  • Tradition marxiste (Mathiez, Lefebvre…) de glorification ;

  • Tradition anarchiste (Guérin) qui le voit comme symbole d'une tradition antisocialiste.

« Mais pour combien de Français et encore plus d'étrangers, Robespierre ne continue t-il pas à personnifier la terreur de l'échafaud ? » (130)

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