Truman Capote : De sang-froid,

 


Truman Capote, De sang-froid, Gallimard, 1972 (1965 éd américaine), 505 p. 

Paradoxalement ce qui finit par faire la force de ce récit est aussi ce qui de prime abord irrite surtout quand on vient de lire Ellory. En effet l’histoire dont il s’agit ne se dévoile que peu à peu. Mais c’est avec cette lenteur propre à l’entomologiste qu’elle prend toute sa saveur. En effet l’auteur rend compte sur le mode de l’enquête journalistique du meurtre d’une famille de paysans par deux hommes ordinaires. On observe une progressivité du récit depuis la période d’avant le drame jusqu’à l’exécution des assassins racontée ou entremêlée d’incises « feedback ». Le tout est très détaillé, sur les circonstances du crime, sur la famille assassinée, sur les enquêteurs et l’enquête, sur pratiquement tous les personnages du livre et en particulier les auteurs du crime. C’est par la fréquentation réelle des lieux et des individus, des rapports de police, des accusés visités en prison, que T. Capote approche de cette vérité qui fait la force du livre, c’est-à-dire qu’il donne au lecteur des éléments de réflexion sur la « nature » humaine ou pour le dire autrement sur l’ordinaire du crime, mais aussi une réflexion sur la peine de mort.

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