Le délitement moral des sociétés capitalistes

 


Michael J. Sandel, Ce que l'argent ne saurait acheter : les limites morales du marché, Seuil, 2014, 332 p. 


Idée que l'on est passé à une société de marché, c'est-à-dire « un mode de vie tel que les valeurs marchandes s’insinuent dans le moindre aspect des affaires humaines ; c'est un lieu où les relations sociales sont réaménagées à l'image du marché », et en cela c'est différent de la simple économie de marché.

Ainsi l'auteur donne de très nombreux exemples de ce basculement dans le tout marchand dont celui quelque peu hallucinant de la spéculation sur la mort (c'est le principe des assurances) qui voit l'un des représentants s’inquiéter des rendements si jamais des médicaments pour lutter conter le SIDA sont mis au point (p. 219).

C'est donc la vie familiale, l'amitié, la sexualité, la procréation, la santé, l'éducation, la nature, l'art, la citoyenneté, les sports, et donc la mort qui deviennent concernés par ces enjeux.

« Dès lors que l'on constate que les marchés et le commerce modifient la nature des biens dont ils permettent l'échange, on doit se demander où les marchés sont pertinents – et où ils ne le sont pas. » (316) Cela renvoie aux conceptions de la vie bonne, et donc des valeurs que l'on souhaite défendre.

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