Radiographie de Led Zep
Dominique Lawalrée, Led Zeppelin. Un guide pour les écouter, Camion blanc, 2015, 129 p. (epub)
L'auteur est compositeur (500 œuvres pour piano, orgue, synthétiseur), pédagogue, laïc dominicain (organiste en paroisse).
Pendant 10 ans, ce groupe joue « une musique exceptionnelle en son genre, composée de blues, de beaucoup rock, d'un peu de folk, surtout d'inspiration celtique, et d'un zeste de musique orientale, indienne, en particulier ; le tout avec une attirance pour la polyrythmie, et en tout cas pour les recherches rythmiques qui ont contribué à ce que le groupe soit parfois assimilé à la musique de progressive. » (8)
Led Zeppelin I
Babe I'm Gonna Leave You : On entend de « grands contrastes entre les parties acoustiques et électriques. C'est nouveau et c'est tout à fait typique de Led Zeppelin première manière. D'ailleurs, le nom du groupe avait été choisi par Page parce qu'il évoquait à la fois le lourd (l'engin) et le léger (l'air), et que cela correspondait pour lui au projet qu'il avait de faire une musique qui mixerait le Heavy rock au folk acoustique. » (17)
Led Zeppelin II
Pour Jimmy Page le son de la batterie était très important et la base du travail d'enregistrement comme peut en témoigner la prise de son sur Whole Lotta Love.
Sur Heartbreaker : « La précision avec laquelle joue Jimmy Page est hallucinante. En d'autres termes, il ne suffit pas de jouer les bonnes notes, encore faut-il les jouer avec le son et la précision adéquats. Jouer fort : facile ! Jouer fort, énergique, précis et propre : pas évident ! » (39)
Led Zeppelin III
« Since I've Been Loving You est un véritable tour de force. Probablement le blues rock le plus abouti de l'histoire (avec Red House de Jimi Hendrix, 1967, et Tin pan alley de Stevie Ray Vaughan, 1999), l'excellence de ce morceau d'anthologie, l'un des sommets de l'album, mais aussi de tout le répertoire de Led Zeppelin, vaut non seulement pour l'interprétation des musiciens, mais aussi pour sa facture. » (48) Le morceau est enregistré live en studio. « Réputé, comme étant un des meilleurs de toute l'histoire du rock, le solo de guitare a été enregistré à part à Memphis en une seule prise, ce qui paraît incroyable, mais qui est pourtant vrai. » (48)
That's the Way est une très grande chanson, une des plus attachante du groupe, et l'une des trois meilleures de l'album. Elle est quasi hypnotique. » (52)
Led Zeppelin IV
Black Dog : la batterie joue à l'envers, à la façon jazz, New Orleans : d'abord la caisse claire sur le temps fort, puis la grosse caisse sur le temps faible.
Rock 'n' roll : le groupe répétait et le travail était frustrant. En colère, John Bonham s'est lancé dans l'intro de You keep a Knocking de Little Richard. Jimmy Page embraya directement sur un riff improvisé et les autres suivirent. En 30 minutes, une nouvelle composition.
« Stairway to Heaven a fortement contribué à rendre l'album légendaire, le troisième le plus vendu aux États-Unis de toute l'histoire du rock » (56), « la plus diffusée sur les chaînes radiophoniques américaines (plusieurs millions de passage !) avec yesterday des Beatles. » (62) Elle est construite en est un grand crescendo. John, Paul Jones joue l’intro avec un trio de flûte à bec (ténor, alto et soprano), accompagné par une simple guitare acoustique. Le solo (légendaire) a été enregistré à part sur telecaster et ampli supro du premier album. La chanson est considérée comme une des plus grandes chansons de l'histoire du rock, avec quelques autres, dont par exemple Bohemian Rhapsody (1975) ou Day in the Life (Beatles, 1967).
Houses of the Holy
En 74, elle est élue meilleure pochette de l'année.
Physical Graffiti fait incontestablement partie de la (courte) liste des grands albums de l'histoire du rock. Hormis les live (ou moitié live : un disque studio et un disque Live), les opéras, les concepts-album (Tommy, quadropphénia, the lamb lies down on broadway ou The Wall par exemple), ce sont entre autres : blonde on blonde (1966), freak out (66), The Beatles (68), electric ladyland (69), Chicago transit authority (69), third (70), Song in the key of Life (77), London Calling (79), the Rivers (80), english settlement (82).
Leur tendance math rock est aussi présente, un style dans lequel les musiciens ne doivent cesser de compter en jouant, soit à cause de mesures irrégulières ou par des changements de mesure. Ce style est présent chez plusieurs groupes de rock progressif comme Genesis, Yes, et surtout, Jethro Tull.
In My Time of Dying : que dire de John Bonham ? Sa batterie (le son, et le jeu) est une des plus fascinantes de sa carrière.
Kashmir : « Une des trois compositions les plus connues et les plus admirées de Led Zeppelin, et certainement l'une de leur plus grande réalisation. Une grande composition avant tout rythmique. Un mélange de quatre ans pour la batterie qui accompagne les autres instruments et le chant qui sont en trois temps. C'est compliqué à jouer, mais cela sonne de façon très naturelle. Comment cela peut-il fonctionner ? C'est simple à comprendre : le riff principal dure quatre mesures de trois temps, ce qui fait 12 temps pendant lequel la batterie joue trois mesures de quatre temps. »
In the Light : La section lente est très influencée par le fameux Rainbow in curved air du compositeur californien Terry Riley, un des premiers album de musique minimaliste répétitive (1969) ou se mêlent plusieurs claviers électroniques.
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