Nagui Zinet : Une trajectoire exemplaire

 


Nagui Zinet, Une trajectoire exemplaire, Gallimard, 2024 (epub), 100 p. 


Livre trash, dépressif et déprimant, misogyne et nihiliste. Il met en scène deux personnages peu reluisants. Un juge d’instruction, Leguyader, père d’une fille, et dont la femme est partie, qui ne semble pas avoir goût pour la vie, en charge d’instruire le cas de N. accusé d’avoir tué sa compagne. L’essentiel du récit consiste à découvrir le journal que ce dernier a bêtement posté en ligne et qui retrace ses méfaits. Ceux-ci, faits de coucheries, de vols, de mensonges sont noyés dans l’alcool des lieux interlopes, bars et boîtes de nuit. Si le roman n’est pas à proprement parler de genre réaliste, l’auteur donne quand même des éléments pouvant expliquer ce comportement : une mère violente, un père absent, un beau-père lui aussi violent, le décès de sa jumelle… Bref la fatalité s’invite dans cette histoire sans issue : chacun possède son odeur, « toi, tu sens l'alcool, Louise la sueur, Malo la chance » (20). Une histoire extrême ? Ou dévoilant les glissements d’une société et même d’un monde dominés par l'image : « Tu es un être purement fictif » (27) livre les ressorts de cette vie, et de combien de vies ? La quête d’amour apparaît au final comme le moteur de cette existence, mais sur le mode d’une démarche impossible à réaliser, autrement dit elle aussi fictive, comme l’annonce dès le départ cette proposition : se suicider en avalant des cachets et en se couchant auprès de l’être avec qui on partage sa vie, et, ainsi, « au réveil, vous serez aimé ». (8)

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