Jean-Paul Dubois : Une année sous silence

 


Jean-Paul Dubois,
Une année sous silence, Éditions de l'Olivier, 2005 (1992), 184 p. 

Lire ce roman après un classique comme Balzac, c’est comme soudainement manquer d’air. L’histoire raconte la vie d’un homme où rien n’est plaisant : une femme non aimante qui lui a donné deux enfants mais dont il n’est pas le père, et avec laquelle il fait l’amour mécaniquement, cette femme se suicidant par le feu dès le début du livre ; des « professions » inintéressantes ; des enfants qu’il n’aime pas ; des voisins qu’il scrute et qu’il harcèle ( dont un prêtre libidinal). A tourner en rond dans son vide existentiel, il finit, mutique, à l’hôpital psychiatrique, dont il ne sort qu’avec des envies suicidaires et meurtrières : mettre le feu à l’immeuble où il vit. L’histoire s’achève d’ailleurs là, avant qu’il ne passe à l’action. Cette vision contemporaine totalement désenchantée est servie par une écriture froide et clinique, non sans scènes loufoques comme celle où un voisin médecin lui saisit « solidement » les testicules en lui disant, « prenez-en soin. »

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