Led Zeppelin

 


François Bon, Rock’n roll : un portrait de Led Zeppelin, A. Michel, 2008, 385 p. 


Dans l'histoire, maintenant cinquantenaire du rock 'n' roll, la place de Led Zeppelin est souvent sinon méconnue en tout cas mésestimée. La plupart du temps elle est réduite à celle d'inventeur (au côté des groupes Deep Purple et Black Sabbath) d'un genre, le hard rock. Et celui-ci est lui-même réduit aux stéréotypes du son lourd et de la guitare, saturée, utilisant les découvertes technologiques du moment (pédale à effets, amplificateur plus puissant, etc..) Si la biographie de François Bon ne remet pas en cause ces quelques idées, elle vient les compléter. Par exemple :

1) Le hard vient du blues, et chez le Ballon Dirigeable, cela se vérifie fortement avec des « emprunts » (pas toujours déclarés auprès des ayant droits…) parmi les maîtres noirs américain du blues, Willy Dixon, Bo Diddley, et les autres.

2) Ils ont aussi beaucoup écouté d'autres musiques, comme le jazz dans ses versions free qui laisse cours à l'improvisation des musiciens, comme les derniers Coltrane, et étire sans fin préétablie les morceaux : dazed and confuzed affiche par exemple 6’26 minutes en studio, mais dépasse allègrement les 20’ en concert.

3) La musique classique n'est pas en reste si on observe la construction des morceaux : leur morceau emblématique Stairway to Heaven, est ainsi bâti sur le mode classique du crescendo.

4) Chaque musicien du groupe a cherché à adapter et transformer son instrument afin d' inventer de nouvelles sonorités : John Bonham, dont on reconnaîtra entre mille la frappe, fait partie des batteur–cogneurs. Mais à sa qualité de frappe, il a ajouté l'amplification des fûts, l'observation du jeu en ternaire des batteurs de jazz, ou encore détendre les peaux,. Jimmy Page, qui fait partie des guitaristes virtuoses de l'histoire du rock (au même titre que Jimi Hendrix, Jeff Beck, Richie Blackmore, etc.) a liu aussi bricolé sa guitare afin de donner une souplesse de corde supplémentaire.


Le livre de François Bon fourmille ainsi d'informations souvent inédites sur la genèse des morceaux, l'évolution artistique du groupe, le rapport au public et aux critiques, le comportement des musiciens et les relations entre eux (beaucoup d'anecdotes croustillantes de ce côté-là), le déroulement des concerts, etc. Tout cela est fait dans une langue vivante, laquelle s'explique en partie par le fait qu'avant de devenir un livre, on put entendre le propos de l'auteur lors de chroniques radio…

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