Leif G. W. Persson : L'enquêteur agonisant

 


Leif G. W. Persson, L'enquêteur agonisant, Payot et Rivages, 2025, 521 p. 

Le cadre : une enquête classique si l'on veut puisqu'il s'agit d'un viol et d'un meurtre d'une petite fille. Moins classique si l'on prend en compte que celui-ci a été effectué 25 ans auparavant et que l'histoire se trouve réveillée par un médecin qui vient de prendre en charge le commissaire Johansson à la retraite, lequel vient de subir une attaque cérébrale. Le déroulement de l'histoire reposant quasi uniquement sur des dialogues, il est sans doute inéluctable que par moment ceux-ci ne sonnent pas très justes. Ils sont doublés par l'expression d'un langage intérieur, le plus souvent attribué au commissaire, ce qui peut donner une sorte d'épaisseur aux personnages, même si dans l'ensemble celle-ci est assez fragile. L'histoire se lit aisément de debout en bout, mais n'est pas toujours crédible dans son déroulement. Et surtout l'écriture est marquée par une certaine pauvreté dans l'expression. On y relève cependant quelques traits d'humour, par exemple quand le médecin confie à Johansson que son père, qui était prêtre, était profondément croyant, le commissaire opine alors et répond : « plutôt pratique. Je veux dire étant donné sa profession. » L'élément peut-être le plus original arrive à la fin de l'histoire, puisque d'une part le commissaire meurt avant d'avoir conduit jusqu'à son terme son deal avec le meurtrier, et que d'autre part, ce dernier est assassiné sans doute par le père de la petite fille. Car le roman est écrit sous le signe sous le sceau de la vengeance : « œil pour œil, dent pour dent. »

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