Les modes d'appartenance et d'identité contemporains
Zygmunt Bauman, Thomas Leoncini, Les enfants de la société liquide, Fayard, 2018, 109 p.
Prend acte de la disparition de la communauté (cf Tonnies). L'idée d'identité et la pratique de l'auto-identification ont surgit pour remplir ce vide.
Dans cette perspective le corps résout « l'insoluble dilemme de l'union de l’appartenance avec l'auto affirmation, de la permanence de l'identité avec sa flexibilité et sa manipulabilité. » (22)
Les signes de dénomination qui sont « gravés ou incrustées sur nos corps disent que l'identité qu'ils impliquent n'est pas une lubie momentanée mais un engagement durable et sérieux. Le tatouage signale en un coup d’œil la stabilité intentionnelle d'un engagement et la liberté d'exprimer ou non son droit à l'auto définition et à son exercice. » (23)
La mode unit les idées contradictoires d'appartenance et d'individualité, de durée et de provisoire. Elle trouve une manifestation aboutie et ostensible dans le travail permanent sur la représentation de nos corps.
Selon Norbert Elias le processus de civilisation permet de soustraire à la vue des personnes civilisées les pratiques violentes agressives ou coercitives, et d'en transférer la charge sur les personnes inférieures exclues à toutes fins pratiques de la société civilisée. « Les efforts pour y parvenir sont allés de pair avec l'élimination du comportement qui avait été identifié, évalué et condamné comme barbare, bruyant, déplacé, discourtois, fruste, grossier, impertinent, inconvenant, inélégant, rustre ou vulgaire, et donc impropre et même indigne des personnes civilisées, voire susceptible de les avilir et de les discréditer si elles l'adoptaient. » (43)
On observe le retour de la violence, de la coercition, de location comme mode de résolution des conflits au détriment du débat. Les nouvelles technologies des médias de la communication continueront à jouer un rôle important dans cette évolution comme condition de possibilité. (47)
L'incertitude est le poison des liens interhumains contemporains. Elle est condamnée à être prise en tenaille entre deux forces puissantes et mutuellement hostiles. (90)
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