Zola : L’œuvre
Émile Zola, L’œuvre LGF, 1985 (1885), 477 p.
Entièrement tourné vers le travail et la vie du peintre, ce roman est peut-être le plus statique de la série car il vise à considérer de l'intérieur les notions d'inspiration artistique. Cependant, comme pour les autres volumes, Zola restitue les enjeux propres de son époque autour de la peinture avec l'avènement très décrié du mouvement impressionniste. Claude Lantier que l'on avait déjà vu passer dans Le ventre de Paris constitue cette fois le personnage principal de cette histoire dramatique. Dramatique car si les débuts sont enthousiastes avec la créativité comme fer de lance d'une vie heureuse (bande de copains peintres, amour et mariage, naissance), cela tourne rapidement au cauchemar face à l'incompréhension manifeste de ses contemporains devant ses choix artistiques. Entièrement englouti par son désir pictural (on peut y voir une sorte de sublimation au sens freudien : sa femme parle de la peinture comme « la voleuse [celle qui] s'installe entre toi et moi p. 413), il délaisse sa femme (« Ils eurent beau s'étreindre, la passion était morte. (…) L'épouse diminuait l'amante, cette formalité du mariage semblait avoir tué l'amour. » p. 273). Son fils meurt. Et il se suicide ! Ce travail du peintre cultivant l'art pour l'art est restitué : « ça me paralyse quand j'ai un marchand dans le dos. » (218) Ou encore l'attention portée à la lumière (p. 277).
C'est aussi le livre pour dire son travail littéraire (et d'ailleurs certains commentaires ont dit de Claude que c'était le double de Zola...) et ainsi répondre à ses critiques : « c'est la forme qui les enrage en moi, la phrase écrite, l'image, la vie du style. Oui la haine de la littérature, toute la bourgeoisie en crève ! » (227)
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