Philip Roth : Professeur de désir

 


Philip Roth, Professeur de désir, Gallimard, 1979 (1977 éd. Américaine), 312 p.

Tout à fait intéressant dans la restitution des pensées et attitudes amoureuses dans ce qu’elles ont de non figées, non définitifs. On observe à travers le déroulement de la vie du principal protagoniste l’amour-découverte (adolescent), puis l’amour-jouissance (avec deux suédoises), puis l’amour responsable (mariage), puis la déprime, puis l’amour serein. Mais cette succession ne restitue assez mal les oscillations et fluctuations véritables et intérieures de David Kepesh (comme par exemple le surgissement en pensée des expériences amoureuses passées – une fellation – alors qu’il se trouve avec sa femme à Venise, « la maman et la putain », l’amour rangé et sage contre les aventures qu’il vit comme limites…), car tout se passe comme s’il n’y avait ni ne pouvait y avoir de position acquise, que la vie n’était qu’incertitude.

« Et dans tout ceci, l’amant sent qu’en vérité, jamais il ne s’est engagé aussi profondément de sa vie, engagé avec de ce qu’il a de plus authentique ; ancré par tous ses sentiments à son véritable port d’attache. Et cependant il continue d’imaginer qu’il est entraîné par une force aussi inéluctable que la pesanteur, ce qui n’est pas non plus un mensonge. » (302-303)

A quoi sert la littérature, à quoi servent les cours de littérature ? Songeons qu’une fois les études terminées, ces moment gratuits à se poser des questions sur l’intériorité des personnages, leurs problèmes, etc. cf p. 222.

Figure de style : « Du coup la femme a besoin qu’on la laisse rire, du moins c’est ce qu’elle dit : « laissez-moi rire » (290)

Inspection de la chatte d’une vielle prostituée ayant forniqué avec Kafka par « intérêt littéraire » (229)

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