Le mouvement ouvrier et le souvenir de la Révolution française

 


Rosemonde Sanson, Le 14 juillet, fête et conscience nationale, 1789-1975, Flammarion, Paris, 1976, 221 p.


La fête du 14 juillet et le mouvement ouvrier : deux ou trois conceptions :

  • Le 14 juillet est une fête populaire, célébrant la participation des ouvriers à l'établissement ou au rétablissement de la république : les socialistes réformistes. ==> réappropriation. Donner un autre sens que le sens dominant, bourgeois.

  • Le 14 juillet c'est une fête d'un État qui même républicain demeure un instrument de domination pour la classe qui domine ==> socialistes marxistes, collectivistes, Jules Guesde.

  • Les anarchistes condamnent aussi cette fête, qui doit être l'occasion d'une lutte contre l'État qui l'organise.


Aussi le mouvement ouvrier prône-t-il une autre fête, celle du 1er mai.


14 juillet : fête, détente, consensus.

1er mai : manifestations, revendications, lutte des classes.


Si la majorité des ouvriers ne suit pas ses leaders, elle peut le faire à des moments précis, en guise de protestation (en 1891 après Fourmies, en 1893 après la mort d'un ouvrier, en 1908 contre le briseur de grève Clemenceau).


Après l'adoption du 1er mai comme fête de la classe ouvrière, les dirigeants syndicaux opposent les deux dates : le 14 juillet c'est la fête nationale, la fête publique, la fête d'un État par ailleurs combattu.

Mais réappropriation ouvrière, par exemple prendre les bastilles capitalistes.

Et ne pas ritualiser : affadir la portée révolutionnaire de l'événement.

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