Romain Gary : La Promesse de l'aube

 



Romain
Gary, La Promesse de l'aube, Gallimard, 1960 (epub)

    On peur ranger ce livre dans le genre des auto-fictions. L’histoire ne couvre qu’une partie de la vie de l’auteur, celle qui le lie sa mère. Car c’est sans doute l’argument du livre que de vouloir rendre hommage à celle-ci, à son courage et à sa volonté, et surtout à l’amour qu’elle voue à sa progéniture. Lui-même est très conscient de ce « cordon ombilical » non coupé, mais qui lui transmet une force dans toutes les épreuves qu’il traverse. Cette conscience se traduit par un humour constant, cet art littéraire pour narrer des situations avec beaucoup d’auto-dérision, en en retournant le sens. Il y a ainsi beaucoup de cènes savoureuses comme ce mariage « manqué » avec une polonaise alors que la rencontre n’a duré qu’une demi-heure. Quand il revoit des années après cette femme, et qu’il constate qu'elle a neuf enfants, que dans la bibliothèque du foyer ne trône que les aventures des Pieds nickelés, il a alors le sentiment d'avoir « tout de même réussi quelque chose dans ma vie, et d'avoir été un bon père par abstention ». Ou sa mère, qui fait une crise religieuse : « jusque-là, je ne l'avais pas entendu parler de Dieu autrement qu'avec un certain respect bourgeois, comme de quelqu'un qui a très très bien réussi. » Ou encore cette « démonstration » tennistique devant le roi de suède. Le livre est truffé de petites scènes de ce genre. Le récit s’enlise un peu dans les années de guerre, mais trouve un épilogue inattendu avec la mort de la mère qui continuait malgré tout à lui faire parvenir des lettres pré-écrites qu’elle lui faisait parvenir afin qu’il garde le moral et tienne ses promesses de devenir quelqu’un.

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